Dernier samedi d’Août, Hellbourg expose ses cases multicolores dans un écrin de verdure d’une intensité déroutante. La rue principale est arpentée par les trailers de l’île qui, nonchalants, progressent au fil de rencontres.
3 heures du mat et déjà le balai des voitures sur le parking sonne la fin de la courte nuit passée dans le camion.
P’tit déj, échauffement et... coup de speed ! J’ai oublié de faire pointer mon dossard. Les 850 coureurs forment une masse étanche impossible à traverser. Il reste 2 minutes avant le départ... Je pars en sprint, fais le tour des bâtiments, pointe et reviens me placer juste avant que le départ soit donné. Ouf !
Un tour de village et nous voilà partis sur la route. J’observe Gilsey.F et Jeannick.S qui restent en retrait. A l’avant, les prétendants au titre expulsent leur trop-plein d’adrénaline.
A l’attaque du sentier de Cap Anglais, le rythme est soutenu. Je suis dans le dur. Les cuisses saturent. Je me rassure « Tu le sais, ce sentier ne t’a jamais réussi, mais la course est longue… ». Je m’applique à ne pas puiser inutilement dans mes réserves physiques et psychiques.
Le jour se lève sur le Piton des Neiges. La lumière matinale de l’hiver austral est magique. Elle sublime les couleurs et les premiers rayons du soleil m’énergisent intensément.
Je dois être en 10ème position quand je bascule sur Cilaos. Dans la descente du Bloc, mon rythme est bon mais Fred Croquevieille me double comme une bombe, je reste scotché.
J’arrive au bloc où Eva & Julien me ravitaillent. Elisabeth, assise au pied d’un cryptomeria, me dit : « 13’30’’ sur Gilsey ». Totoche, la claque !
Un rapide calcul : si je ne tente rien ça va faire plus de 45’ à l’arrivée.
Je force le rythme et ça passe. La machine a été longue à chauffer mais maintenant le rendement est optimisé. A l’attaque du Taïbit, je suis 5ème et les sensations sont bonnes.
J’alterne marche et course en privilégiant tantôt la fréquence, tantôt la puissance.
Je lève les yeux , observe le sommet sous « Le Chien », je vois la silhouette de Johny Olivar. Je le passe juste avant le sommet où Jeannick.B, en proie à des crampes, s’étire.
Je suis maintenant 3ème et file sur Marla. Johny fait la descente sur mes talons.
J’alterne marche et course en privilégiant tantôt la fréquence, tantôt la puissance.
Je lève les yeux , observe le sommet sous « Le Chien », je vois la silhouette de Johny Olivar. Je le passe juste avant le sommet où Jeannick.B, en proie à des crampes, s’étire.
Je suis maintenant 3ème et file sur Marla. Johny fait la descente sur mes talons.
Dans l’ascension qui nous mène à la Plaine des Tamarins, j’augmente encore le rythme. Je suis rassuré, je tourne à plein régime et j’ai l’impression que cela peut durer des heures et des heures.
Les Tamarins tortueux sculptent un paysage émouvant dans l’aquarelle des pâturages mais Gilsey est passé 3 minutes devant moi lorsque j’aborde le Col des Bœufs, et c’est une course pas une rando naturaliste!
Au Col des Bœufs, j’allonge de grandes foulées. Samuel.M m’accompagne sur la piste, je m’étonne d’être dans un tel état de fraicheur.
Ombeline est au ravitaillement et, très pro, elle optimise le temps d’arrêt. Avec Gilsey, nous faisons la descente ensemble. Elle est longue et variée. Au passage de la passerelle d’Ilet à Vidot, on m’annonce 8‘ de retard sur Jeannick.S. Est-ce possible de revenir ? Ça parait compliqué sauf s’il craque.
Je regarde Gilsey qui semble épuisé. Il a toujours mal au bide, il est pâle. Je lui propose de finir ensemble et de gérer la montée en mode récup pour ne pas trop tirer. Le Grand Raid n’est plus très loin, soyons raisonnable.
Dans la montée, Wilfrid.O est venu en quad nous encourager, toujours de bonne humeur ce boug ! Nous franchissons la ligne d’arrivée main dans la main avec Gilsey, 14’ après Jeannick.S.
Heureux de retrouver un bon niveau, je suis satisfait d’avoir su concilier mon esprit de compétition, mon rôle de coach et mon amitié grandissante pour Gilsey.
Cimasalazienne en vidéo par RANDO PEI ici
1 commentaire:
Super récit, très vivant et très sympa! Merci et bravo Pascal!
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