30/11/2012

Kalla Nescafé 2012 - Mon récit

Marcelle Puy, la reine Marcelle sur la ligne de départ.
Elle est là, devant nous, une main sur son ventre qui ne cesse de s'arrondir, pour donner le départ le la Kalla Nescafé. Elle entame le compte à rebours. Le peloton, prévenant, s'exclame "Non Marcelle, attends, pousses toi, tu vas te faire écraser !!!" Son sourire serein ne semble pas s'inquiéter de la horde qui lui fait face. Le compte à rebours est interrompu en attendant qu'elle se mette à l'abri.
Première émotion!
 
3,2,1,0. C'est parti… en sprint… ça vous étonne??
 
Déjà les prétendants s'éloignent dans la rue de la Possession dans l'aspiration de Juanito l'Avion ! Il a sorti ses réacteurs du dimanche. Equipé de chaussures minimalistes, il allonge sa foulée impressionnante.
 
Une bonne dizaine de coureurs, organisés en peloton compact, s'accrochent. Je remarque la silhouette d’Eric Lacroix et de René Paul Vitry déjà au charbon.
 
C'est la première fois que je cours sur ce sentier dans ce sens. Habituellement pour moi, c'est une partie délicate du Grand Raid. Je suis encore une fois surpris par la densité de bons coureurs présents venus cherchés des points pour le Challenge Montagne.
 
Mon cardio me confirme que je n'ai pas totalement récupéré du Trail du Curcuma couru 8 jours auparavant et de ma semaine de préparation RunTrip chargée en kilomètres, mais l'humeur est bonne et je me délecte des salves de deux dalons venus s'affronter sur ce sentier technique.
Le sentier devient glissant et piégeur, les positions se stabilisent. Thierry Techer me dépose, je ne peux rien faire, les cuisses sont saturées.
Enfin, une descente technique me permet de récupérer un peu. Je relance dans un rythme plus incisif lors de l'ascension suivante. Je découvre des facettes de ce chemin que je n'avais jamais remarqué, la lucidité a du bon.
La foulée s'allonge à l'occasion d'un faux plat descendant où on s'allume avec mon compagnon de course, Pascal Castagnet. Nous sommes tout deux surpris d'avoir autant de soutien, les nombreux spectateurs encouragent "Pascal" et cela décuple notre motivation.
J'échange quelques mots avec Fabrice Mithritade, à la lutte avec son copain qui ne cesse de se retourner pour évaluer l'écart, et profite de sa foulée pour passer Simon Paillard.
 
Dos d'âne est en vue.
Les organismes commencent à souffrir et j'en profite pour reprendre quelques places. Beaucoup, partis sans eau, commencent à souffrir de la chaleur. Je passe Thierry qui est à la peine et accélère sans doute un peu trop tôt. Fabrice relance sans arrêt, je décroche et Marius Jard, que je venais de passer, sort les watts dans la dernière bosse. Je rends les armes, ils sont plus forts.
 
J'arrive sur le stade du bon coin où les stands des associations exhibent les savoirs faires locaux.

Un flash : un stand placé à l'endroit où je m'étais assis lors du Grand Raid 2008, les reins bloqués, je n'avais plus de ressource et Lydia du Staff Lafuma et deux bénévoles avaient trouvés les mots pour me relancer.
 
 
Jérôme Désiré, qui œuvre remarquablement pour le trail réunionnais, m'accueille sous son chapeau de paille avec un professionnalisme et une sincérité remarquable.
 
Eric Lacroix, arrivé une poignée de minutes devant moi, semble avoir souffert malgré un sourire communicatif. Je regrette de n'avoir pas été plus en forme pour faire la peau à ce boug’ là!
 
Après d'énergisantes accolades avec mes compagnons de course, je profite encore un peu de la présence de la reine Marcelle, et son ventre préominant, affairée à remplir inlassablement les gobelets pour les arrivants.
 
Bravo au CAPOSS pour nous faire vivre un si beau dimanche et respect à Michelle et toute son équipe hyper dynamique!
 
 
Crédit photo: G.Victoire et J.Desiré

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