30/05/2013

Trail du Grand Bénare 2013: récit de course


Ca faisait vraiment trop longtemps que je n'avais pas épinglé un numéro sur mon maillot !


Cela devait être sur le Caldeira Trail, mais la récup' du WEC sur l'île Maurice en 5 jours était un pari un peu débile! Ombeline l'avait prévu mais étant d'un naturel têtu... Je me suis résigné à ne pas prendre le départ le matin même de l'épreuve, lors de l'échauffement.

A la place, changement de programme: plage et petit tour en tandem en amoureux!!!


Pour le Trail du Grand Bénare (34km 2800m D+), les jambes se sont remises "à tourner". Cependant, une douleur persistante apparue brutalement au tendon d'Achille me fait douter.

Je prends un départ "style ultra" et laisse à mon tendon douloureux le soin de guider le rythme en dessous du seuil de douleur. Le jour se lève et Ti Robert et Patrice Payet, aux avant-postes, s'éloignent dans les pâturages gorgés de rosée. Je fais un bout avec Pascal Grondin de retour aux affaires.

Gilbert Victoire, avec son tonus et ses encouragements, est déjà là avec sa mitraillette à pixels.

Mes sensations sont exaltées au passage du gîte des tamarins. Le terrain est plus technique et même si le paysage a subit un incendie destructeur, il reste majestueux. Le soleil a enjambé le sommet et nous fait face, en plein phares !

Le Grand Bénare semble si proche et pourtant... Plus j'avance vers lui, plus il s'éloigne.
Je me délecte de cette ascension de 2000 + et parviens à augmenter le rythme. 

Au loin, j'aperçois la silhouette de Patrice.P qui a pris un coup de moins bien. Je reviens à sa hauteur au sommet. Nous faisons route commune le long de sentier de bord où la vue plongeante sur Mafate est délicieuse.
En reprenant la piste je comprends vite que je ne tiendrais pas son rythme. Sans oublier mon tendon d’Achille qui me rappelle à l'ordre. 

Je me suis déjà bien amusé pour une reprise. Je profite de la piste pour soigner ma foulée, travaille mon économie de course, relance en fréquence dans les replats sans tirer sur l'amplitude de la foulée craignant une rupture du tendon, de toute façon les jeux sont faits.

Ti Robert arrivé un quart d'heure plus tôt est venu en famille et profite des siens. Je félicite Patrice assis dans l'herbe et attend Ombeline.

Céliane Turpin sera la première féminine, son sourire en dit long sur sa satisfaction. Je m’allonge dans l’herbe épaisse en attendant Ombeline partie avec une douleur à l'ischio. Se classant deuxième elle réalise encore une belle performance malgré un rythme régulé par cette gêne musculaire.

Une belle matinée qui se termine par un excellent cari servi par l’ACSTB sous les tamarins, la régénération commence ici !

Les résultats de la course:


Crédit photo: G.Victoire et M.Jourdan

05/05/2013

Ti Stage Trail - Mai 2013


Dès à présent, préparez vos futurs ultras!
TOUS NIVEAUX
 
Au programme:

Vendredi soir, dès 18h, accueil, présentation de chacun, du stage, dîner et soirée d'échanges sur thèmes divers.
Samedi, dès 7h00, c'est parti pour une journée alternant pratique et théorie.
Entre autres: footing trail, test de VMA ascensionnelle, séance spécifique de côte, séance de gainage/renforcement musculaire/proprioception, gestion de l'entraînement, gestion de course, gestion de l'alimentation, etc
Fin de la journée vers 17h30
       
Pour toutes informations complémentaires, contactez-nous!

01/05/2013

Forum Sport Santé Environnement 2013 - Petite Ile


 
Profitez du Forum Sport, Santé & Environnement
pour tester le STREETSTEPPER
 
Et de nombreuses activités intéressantes:
randonnées, stage de trail avec Eric Lacroix et Raymond Fontaine, marche nordique, yoga,...
+ conférences
 
RDV le Mercredi 8 Mai 2013
au Domaine du Relais à Petite-Ile
 
Renseignements: www.cospi.org

19/03/2013

Ti Stage Trail 2013

Notre prochain rdv (réunionnais) organisé par Experun Performance
== Attention, places limitées ==

Toutes les infos en cliquant sur l'image

14/03/2013

RunTrip 2013 - Récit - 5ème jour

Les 4 paramètres qui changent ma vie :
le soleil se lève, Seb vide mon ampoule, je me délecte d'un bio déj pomme muesli et Ombeline se serre contre moi.
Et voilà le Pascal parti à l'assaut du Nez de Bœuf en trottinant avec ardeur! La vie est belle et l'énergie solaire empli tout mon être, je suis du matin!

Les choses se compliquent après une pause au nez de bœuf lorsque j'essaye de remettre mes chaussures. Mes pieds gonflés sont à vif, j'ai l'impression que mes chaussettes sont en barbelés !

Courage garçon, de toutes façons maintenant tu iras au bout ! 25 kilomètres, autant dire rien, alors … prend le temps de savourer… oublie les bobos qui ne sont que passagers et regarde, regarde cette hallucinante rivière des remparts qui prend naissance ici sous tes pieds, regarde tous ces gens qui sont là pour t'aider et qui vivent avec toi  ce moment d'exception… profites de ce sentier que tu connais par cœur qui t'a offert tant de goyaviers cet hiver.

Patience est maîtresse de sagesse.
Mico Clain nous a rejoint et Freddy me colle au train. Dans un automatisme époustouflant, ce dernier me dépose la gourde dans la main sitôt qu'elle s'ouvre dans sa direction.

Le rempart devient fournaise et la peur du coup de chaud m'envahit. Je baisse le rythme et m'allonge dans une marre crasseuse et tiède mais si apaisante. Seuls les têtards me reprocheront ce moment d'égarements.

Une pause à l'ombre des Filaos à Roche Plate et le petit peloton qui s'enrichit de fortes personnalités reprend la route. J'observe la vélocité de ces coureurs fringants et m'applique à capter cette énergie qui circule à nouveau avec harmonie. Le lit de la rivière est défoncé et la trace n'est plus. C'est au jugé que chacun choisit ses options de trajectoire. Le peloton s'étale et se recompose. Le rythme redevient conséquent. A chaque fois que l'envie de marcher me gagne, de nouveaux coureurs remontent la rivière pour nous accompagner et ma fierté m'oblige à faire bonne figure et à courir d'un pas léger (intérieurement bien sûr).

Que vois-je? OmbelineOmbeline qui  lève les bras au ciel, symbolisant Notre réussite. Nous voilà sorti de la rivière pour les 3 derniers kilomètres, je prend sa tête entre mes mains "Bébé, on a réussi". Une femme s'écrit « Bravo » avec un tel engouement que les larmes me montent aux yeux et coulent abondamment sur mes joues. Une fillette tend un  panneau "Allez Pascal" et les familles qui bordent la route tapent si fort dans leurs mains que cette vibration  résonne en moi comme une communion de sentiments fraternels. Je suis heureux d'avoir ému ces gens, qu'ils aient partagés ce Runtrip que je voulais populaire dans une émotion accessible à tous.

Que dire de cette arrivée où l'unité, la communion est palpable, visible. Je suis heureux de donner, ne serait ce qu'un instant, la force d'une victoire partagée à tous ceux qui sont venus.


Ombeline franchit avec moi cette ligne d'arrivée et c'est sans doute mon plus beau cadeau de ce Runtrip.
 
Mes amis sont là, heureux comme moi d'avoir partager cette formidable aventure, à jamais graver dans nos tripes. Si l'amitié qui nous unit avait eu besoin d'être confirmée, elle aurait trouver là la plus rassurante manière de l'exprimer.
 
Merci et bravo à toute mon équipe et tous ceux qui m'ont accompagné.
L'ultraskyrace est née…
 
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Des vidéos de l'arrivée ici:

27/02/2013

TV Réunion 1ère - Club des Sports 24/02/13

Invités de Claudette Vaitilingom
dans LE CLUB DES SPORTS sur Réunion 1ère du 24 février 2013
Eric LACROIX et moi (à 31 min)

26/02/2013

RunTrip 2013 - Récit - 4ème jour

Quelques coureurs sont là, dans la nuit, pour nous accompagner.
Fabrice Armand ouvre le chemin.
L'équipe est fatiguée et les fous rires sont omniprésents. Tour à tour, nous nous amusons des divagations de Seb, des théories fumeuses d'Antoine, l'ambiance est detendue... Pas pour très longtemps. Le Grand Bénare ne cesse de reculer et le jour qui se lève dévoile le gigantisme et la beauté du coeur de l'île. Séquence émotions!

Le terrain est très difficile. Rugueuse, la roche volcanique nue défie notre sens de l'équilibre et éprouve nos organismes déjà usés. Je me concentre et essaie malgré tout de rester économique et souple. L'équipe se relâche. Je suis obligé de faire le yoyo pour aller chercher de l'eau.
 
STOP !
Une mise au point est nécessaire !
 
"Il faut se concentrer les gars. Ca ne va pas, relayez-vous mais il doit toujours y avoir un gars avec moi !"
Je suis nerveux, la route est encore longue. Immédiatement, le relâchement est corrigé et chacun reprend son rôle à merveille.

Petit Bénare, Piton Rouge et ,enfin, le terrain devient plus clément. Cependant, rapidement les pistes jonchées d'arbres et de vignes maronnes nous font déchanter. Une dernière descente à 50% pour fusiller nos quadris et nous voilà au Plate St Leu, lieu de ravitaillement.

J’y refroidis mes pieds brûlants et meurtris. La chaleur est pesante.
 

Pieds après 350km...
Après une pose régénératrice, nous prenons la route. Simon Paillard m'accompagne en vélo et me propose régulièrement de l'eau pour me rafraichir. Je sens  le soleil cuire mes cuisses et mollets. Vivement Etang Salé les bains!
 
Oui mais voilà, nous sommes en été et sur la côte Ouest, la chaleur lourde est insoutenable à cette heure de l'après midi.
Beaucoup de monde, des photos, des discussions.
Je perds le contact avec moi-même. Je suis perdu, je ne me ressens plus, je n'ai plus conscience de tout ce qui me compose, je fuis.
 
Après 20 minutes de "public relation", il faut que je revienne en moi. Conscient de mes muscles, mes tendons, mes os, mes cartilages, mes organes mais comment faire avec cette nuée de gens qui veulent courir à mes côtés ?
 
Sur la piste cyclable, personne ne veut se discipliner et les vélos qui arrivent en face n'ont pas de passage. On frôle l'accident. J'accélère pour sortir de ce piège, la température monte, mes oreilles bourdonnent, ma vue se trouble, j'étouffe : c'est le coup de chaud!
J'attends avec impatience les passages à gué de la rivière Ste-Etienne pour me rafraichir mais la piste a été reconstruite. Il n'y a plus de passage à gué.
 
Je me sens trop fébrile pour me mettre à l'eau.
La nuit tombe mais rien n'y fait. L'hyperthermie s'installe lentement, profondément.
 
Nous arrivons au pied de la dernière ascension. J'ai besoin de me retrouver.
Je m'installe sur la table de massage. Ombeline me caresse le front, je suis en feu et tremble de froid. Je m'endors pour 30 minutes.  A mon réveil, les bouffées de chaleur alternent avec ce froid profond qui me glace, que faire? Comment repartir? Il faut trouver une solution.
Un coup de fil d'Ambroise "poche d'eau à température ambiante à la racines des membres !" et me voilà reparti en titubant des poches d'eau dans le cuissard et sous les bras !
 
Freddy nous a rejoint avec deux dalons pour finir avec moi.
Merci Mon Ami, Merci Mon Frère.
 
Epuisé, je lutte pour ne pas demander à Ombeline de rajouter une pose avant le "17ème kilomètre" mais je n'avance plus. Le souffle court, complètement hagard, il faut que je trouve d'autres ressources, j'ai besoin de me retrouver, de reprendre conscience et de repositiver. Ma tendre femme, exténuée elle aussi, redescend vers moi et installe la table de massage sur laquelle je m'écroule dans un sommeil profond de 30 minutes.
 
 
L'hyperthermie a laissé des traces.
 
Affaibli, je tente quelques trots qui ne tiennent pas longtemps. Je me résouds à avancer sans but de performance, avancer simplement en attendant le soleil. Voilà ce à quoi je vais me raccrocher, progresser en attendant la lumière du soleil.

Dans un état de semi-conscience, mes trajectoires sont imprécises mais ça avance!



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