28/07/2017

Ironman de Nice 2017

Lassé de mes maux de dos qui me laminent en Trail, je me lance dans une nouvelle aventure, plus clémente pour R2D2  euh… L5-S1, mais tout aussi intense et excitante. 

C’est à Nice que je vais tenter d'intégrer la communauté des Ironmans. Ironman, une marque, une organisation  remarquable et respectable bien qu’onéreuse.
  
Voilà 10 jours que la crève me harcèle, mais le jour se lève sur la baie de Nice et il faut se mettre à l’eau.

On ressemble à un régiment de pingouins qui défile maladroitement sur les galets et se jettent à l’eau. Pas de poisson à poursuivre mais un but commun « To be an Ironman ». 

Je m’applique à nager consciencieusement dans cet un environnement turquoise et gère ma respiration entre deux quintes de toux ! Je suis concentré et baigne dans un sentiment d’efficacité. Je suis heureux. 

A la sortie de la natation, le tapis rouge canalise les pingouins qui se débarrassent de leur néoprène pour enfourcher de superbes machines à rouler impressionnantes de technologie. 


C’est parti pour 180 km dans l’arrière pays niçois. Je lance ma bécane préparée par Happy Bikes et remonte des grappes de concurrents. Dès les premiers coups de pédales mes jambes sont douloureuses, on ne peut pas dire que c’est un grand jour et je me rends compte de mon erreur : je me suis entraîné en faisant des trajets utilitaires depuis 1 mois avec un vieux vélo ayant une géométrie différente. Ca ne pardonne pas !

Je découvre le superbe col de Vence baigné sous un soleil radieux, mes verres Zébra (polarisant Julbo) subliment ces montagnes qui ont bercées mes années VTT. 

Emmener, boisson, barres et gels Punch Power pour 180 km de vélo, ça paraissait compliqué et j’ai décidé de prendre la boisson de l’effort et les gels proposés aux ravitos. Mauvaise pioche, j’ai la gerbe! Gerbe de chez Gerbe. Je suis obligé de ralentir le rythme. Je pratique la respiration ventrale en descente « Allez mon bidou, je te comprends, regarde comme ce massage te fait du bien ».
De retour vers Nice, dans la vallée du Var, c’est vent de face ! Je n’arrive pas à maintenir ma vitesse et suis constamment en train de relancer en danseuse. Les quadris sont aux abois.  
En rentrant au parc à vélo, Maman, Ombeline et Sauvanne m’encouragent. Sauvanne me tend les lèvres avec insistance, enfin de l’énergie comestible ! Qu’est ce qu’elles sont belles mes supportrices multi générationnelles !

Allez, on a le marathon pour se refaire, objectif avoué 3h10, objectif secret sous les 3 h. Je chausse mes Clayton 2 flambantes et cale ma vitesse à 14, 14,2 sur le premier kilo, me laissant le temps de la transition. Je fixe des objectifs de fluidité, d’économie de course, de style respiratoire, la fusée est lancée…


Les écrans se brouillent « mayday, mayday », la température dans la fusée est anormale et la pression de lucidité est en chute libre, j’enclenche la procédure de secours : stage sous la douche. Je repars en marchant, le souffle court, une épaule bloquée. Il faut revoir la stratégie.

Je recommence à trottiner à 12, 11,10 et marche. Mes oreilles sont bouchées, je titube et je vois Julien, à bloc, qui passe comme une bombe et me prends un tour !  
Les réacteurs à l’arrêt, la fusée Pascal change sa trajectoire et dessine une courbe pour venir s’écraser entre deux palmiers, dans l’herbe tendre. 
J’essaye de vomir mais je n’y arrive pas, je m’allonge, je suffoque.

Le pétard mouillé repart ! Ombeline me dit « Allez mon amour, à ton rythme », c’est ça il faut que je retrouve un rythme. Je vais trottiner entre les douches et les ravitos, puis marcher entre les ravitos et les douches. Je n’y parviens pas, je suis archi cuit. Il faut que je m’allonge pour reprendre mon souffle. 

L’arche Ironman et la voix du micro « You are an Ironman » ! Quel pied, je suis perdu dans les profondeurs du classement et je pleure de délivrance, enivré par la joie d’être aller au bout de moi-même. Assis dans l’aire d’arrivée, je pleure toutes les larmes de mon corps, les nerfs se relâchent. 
Je suis un Ironman, je suis heureux d’être là, dans ce sentiment de réussite. Alors qu’ailleurs, où mon orgueil est moins tolérant et mon palmarès plus éloquent (cela va de pair), ce résultat aurait le gout amer de l’échec.

Tout cet univers de l’Ironman, cet emballage marketing à l’américaine est très surfait mais quand t’es allé au bout de ta vie pour atteindre cette ligne d’arrivée et que ta fille de trois ans te dit « Papa, t’es un ouahyonman » en te serrant dans ses petits biscotos, tu veux bien croire que tu es un homme de fer !    


Merci aux partenaires qui m'accompagnent dans mes aventures!
Hoka One One, Punch Power, Julbo, Deleage Expansion, Happy Bikes; Experun Performance

Crédit photo: G.Frediani, O.Blanc

04/07/2017

Xterra France 2017!

Nous sommes mille, mille bonnets verts qui, tel un troupeau de brebis effrayées par la bête des Vosges, se débattent dans le lac de Longemer. Le souffle court, m’abreuvant quelquefois par le nez, j’essaye de me concentrer sur ma technique de nage, en vain.  


Je sors de l’eau, retire ma combi, Sauvanne et Ombeline m’encourage, l’ambiance est féérique. Je saute sur mon VTT et remonte des grappes de concurrents dont les  couleurs tracent la voie dans la majesté de la forêt. Quel bonheur d’avoir la chance d’être là, heureux, les lunettes embuées, embouées. Je m’applique pour passer les difficultés sur le vélo, j’ai fait le bon choix en montant un 32 devant. La descente, la glisse, la boue et un cascadeur qui me double, dessine une arabesque et s’écrase dans l’épaisse mousse qui borde le sentier ! 
Mon vélo est phénoménal, merci Benoît, merci Happy Bikes pour ces réglages parfaits, mes sensations sont extraordinaires. Malgré la boue, les vélos qui gisent au bord du chemin, les vététistes qui pestent dans des langues que je ne comprends pas, je me délecte de ce pilotage entre boue et granit. 

J’ai perdu mes gels et arrive au parc à vélo en hypo. 

Je commence à courir dans un faux rythme et prends soin de m’alimenter, je prends 4 Speed Tonic et ça revient. 

Je croise Anthony qui m’encourage et reviens sur Elisabeth qui attaque la course à pied. 

J’accélère, ça passe, j’accélère encore ça passe toujours et encore et encore jusqu’au sprint final que je mène contre moi-même ! Quel panard!

Je suis frigorifié, couvert de boue, mes jambes et mon dos sont défoncés mais putain qu’est ce que je suis heureux !

Merci aux partenaires: Hoka One One, Punch Power, Julbo, Deleage Expansion, Happy Bikes, Experun Performance

Xterra France 2017. 4h36. 167ème scratch. 4ème catégorie 50-54...

Avec Elisabeth, Réunion lé la!