21/11/2009

TOUBKAL TRAIL





TOUBKAL TRAIL , GRANDISSIMO !


Imil , oued du haut Atlas marocain, accueille du 6 au 11 Octobre , le Toubkaltrail.

Deux parcours sont proposés , un 42 kms avec 3300 + l’autre de 125 kms doté de 9000 m +, les deux épreuves passent par le sommet du Toubkal à 4167m.
L’altitude élevée, est une difficulté pour les non initiés , le terrain très cassant ,ne laisse pas de répit . Seules la beauté et la diversité des paysages réconfortent.

Le départ commun est donné du centre d’Imlil. Le peloton est composé des trailers avertis européens et de quels athlètes locaux , pour la plupart guide berbère dans le massif du Toubkal .
La différence visuelle est nette , tant les équipements diverges.

Après avoir maitrisé l’allure sur le premier kilo , Nico , en chef d’orchestre, s’écrit andiamo, allez allez en nous indiquant un sentier très technique.
Le marquage est formidablement clair, la peinture blanche ,fluorescente, ne laisse pas de place au doute.

Le magique balai des frontales serpente sur les pentes du Toubkal…encore si haut , 2400 m plus haut. La pente est raide et manque d’adhérence , les gros cailloux rendent la progression chaotique.

Le premier col franchi, le sentier devient plus roulant , entre les cyprès centenaires, la ballade devient bucolique… pas pour longtemps l’ascension au Toubkal continue .

Les sentiers sont techniques, très techniques et surtout très peu aménagés, il est impossible de se détendre. Avec plusieurs passages à 3500 m, les montées et descentes de + de 1000 m de dénivelé sont légion.



L’altitude se charge de réorganiser le peloton, qui voit plusieurs leaders prendre les devants, Jérôme Challier se montre le plus costaud, victime de terribles problèmes digestifs, dans la nuit froide il rentrera à Imil en 8émé position.

Pour ma part,après une difficile adaptation à l'altitude, je tiens un bon rythme, difficile d'avoir un écart correct avec la tête de course , tant les notions de temps sont floues par ici!!
Aîe ça fait mal!!
mon genou se bloque vers le 60 éme kilo, impossible de courir ,je marche péniblement la descente sur oukamaiden est un calvaire , à 3600 m, en pleine nuit, en plein vent , je gèle sur place , impossible de me détendre, mon articulation est complètement bloquée, un mal de chien!! 3 h plus tard je retrouve la piste qui me mène au refuge, d'où je serai rapatrié.

La victoire sera berbère en 22 h 10, et le suisse, qui arrive 2 heures plus tard, sera le premier coureur ayant respecté le marquage.

Les victoires berbères ont donné lieu à une fête monumentale dans les rues d’ Imlil. Cette joie a été partagée par tous et restera une émouvante leçon de joie de vivre.


La vraie vie ??

Quel dépaysement , quand à la tombée de la nuit, vous croisez, au milieu de nul part à 3000 m , une enfant en robe berbère rouge brillante, suivie de son petit frère en costume bleu orné de dentelles , qui sait à peine marcher, puis , quelques dizaines de mêtres plus loin , le père sur sa mule suivi de sa femme, tous avec un sourire paisible.
Ou encore un berger de 12 ans, au milieu d’une immensité montagneuse quasi désertique, qui surgit au milieu de la nuit, pour vous encourager.

Ici c’est un autre monde, un autre modèle de société , où chacun à un rôle, où le lien social est au cœur de l' économie, les mules transportent tout, la richesse s’exprime en vaches, chèvres, poules.

Ici les gens accomplissent les mêmes gestes depuis des générations, ils sont souriants et sereins.

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