19h, fin de la journée de travail… je rentre calmement à la
maison…. Roooo mais non pas du tout !!!!!!!!!! Pas ce mercredi là !
Ce mercredi 13 mai c’est…
19h, fin de la journée de travail, je me presse un max, je
monte dans ma voiture et fais le rallye jusqu’à la maison ! Lionel arrive
quasi en même temps. Hop, on charge la titine de tout le matériel nécessaire au
bon déroulement de notre prochaine aventure et hop on y va. On dépose Sauvanne
chez la famille Vitry qui nul doute prendra soin de notre fille les heures
prochaines (merci).
La route de Cilaos est tumultueuse et aura raison de mon Yop
coco et gateau millet englouti rapidos dans une station service en
montant !!! Un Piton des Neiges à jeun… hummm pourquoi pas !!!
21h30 on arrive au pied du Bloc. Certains accompagnateurs
sont déjà là : Thibaut, Florent, Dominique, Gilbert,… Hervé qui
immortalise l’instant avec Pascal et Pierre.
Le camion des parents de Timothée également est garé. L’excitation de l’aventure commence à prendre le dessus. Un léger brouhaha nous entoure entre les « bonsoir, ça va ? T’es prêt ? Qu’est ce que je peux faire ? » etc Je tente de me concentrer sur nos sacs, sur le matériel à avoir. Il faut tout prévoir même si on n’utilise pas la moitié, il faut tout prévoir quelque soit la météo, il faut tout prévoir tout prévoir tout prévoir. Je me ressasse cela sans cesse, « Est ce que t’as tout Ombe ? »
Le camion des parents de Timothée également est garé. L’excitation de l’aventure commence à prendre le dessus. Un léger brouhaha nous entoure entre les « bonsoir, ça va ? T’es prêt ? Qu’est ce que je peux faire ? » etc Je tente de me concentrer sur nos sacs, sur le matériel à avoir. Il faut tout prévoir même si on n’utilise pas la moitié, il faut tout prévoir quelque soit la météo, il faut tout prévoir tout prévoir tout prévoir. Je me ressasse cela sans cesse, « Est ce que t’as tout Ombe ? »
Les différents tests sur le terrain ont validé un portage en
particulier mais nous amenons toutes sortes de choses qui pourraient servir en
cas de besoin. Pascal portant Timothée et son eau. Nous nous dispatchons le
reste du matos : vêtements chauds, duvets, vivres, matériel de pharmacie,
bâche, … Ca y est, tout semble être bon.
Maintenant direction Timothée. Il est tout sourire dans la
voiture. Je pense qu’il sait qu’il va vivre une superbe aventure et il doit
certainement être excité lui aussi ! Allez, on l’allonge et on le glisse
dans le sac ! Seb et Pascal ont la main désormais pour cela!
Je me rappelle encore la toute première fois qu’on a mis
Timothée dans le sac… des minutes de galère pour le glisser et tout ça pour se
rendre compte finalement qu’on avait mis le sac à l’envers !!! (fou rire
général)
Mais là nickel, on vérifie qu’aucun frottement et autres ne
le gêne. On lui demande, il nous répond clairement. C’est top. Rien n’est
laissé au hasard sur sa posture car on ne part pas pour 5 minutes… faut qu’il
soit le plus confortable possible et on lui répète encore et encore (il devait
se dire mais il me prenne pour un idiot, j’ai compris !) de nous prévenir
à la moindre chose gênante. Car ce qui peu paraître anodin pour nous peut vite
devenir un calvaire pour lui et ce n’est vraiment pas le but. On vérifie également
qu’il soit bien couvert et qu’il ai tout dans nos sacs pour la fraîcheur »
du sommet ! Il affiche un large sourire, ça fait plaisir.
Je laisse un peu les garçons et retourne vers l’équipe et les
accompagnants venus partager un bout de l’aventure à nos côtés. Rappel des
consignes. Tout est ok.
Tout le monde sait que Pascal peut avoir une défaillance physique qui fait qu’il ne pourra porter Timothée jusqu’au sommet (même si cela devait être loin des pensées du porteur à ce moment là)
Tout le monde sait qu’au moindre retour
« négatif » de Timothée, nous ne continuerons pas.
Tout le monde sait que deux grandes pauses sont
programmées : une à Matarum, une au gîte de la Caverne Dufour afin de
sortir Timothée du sac, de l’allonger, le masser et autres. Pour qu’on se corps
récupère (et Pascal aussi) et que d’autres arrêts sont possibles suivant les
ressentis de Tim’.
Tout le monde sait que si la météo se gâte, nous ne pourrons
atteindre l’objectif car Timothée est vraiment fragile face au froid et on ne
peut se permettre qu’il tombe malade.
Tout le monde est chaud bouillant pour l’aventure !!!
Je retourne voir le binôme, ils s’amusent avec les personnes les entourant. La bonne humeur est là.
Entre 2 blagues, je rappelle à Pascal que tout est ok côté
matos, que tout est ok côté « Team Oté » et que d’autres nous
rejoindront plus haut, partant de Mare a Boue.
Une pesée du binôme, une photo souvenir avec tout le monde (ou presque) au pied du Bloc et c’est parti. Il est 22h30.
A peu près la même heure de cette fameuse soirée où alors
qu’on parlait de voir comment préparer la Grande Traversée des Alpes qui aura
lieu fin juillet prochain au milieu de la conversation et sorti de nulle part si ce n'est du fond du cœur, j’entends : « J’amènerai bien Timothée au sommet du
Piton des Neiges pour qu’il voit les couleurs du lever du soleil !»
Euhhhhhhhhh….. petit blanc de mon côté….. je me demande au fond de moi, qu’est
ce qu’il raconte encore ?!!! « Comment ça » « Ben sur mon
dos comme lorsqu’on fait du Modmul » (modmul = entraînement où Pascal me
porte sur son dos et réalise des montées/descentes en marchant) Euhhhhhhhhh….
Oui pourquoi pas sauf que Timothée ce sera moins simple, le piton des neiges,
c’est pas nos p'tits aller retours de Piton Babet, et ce serait sûrement
dangereux. Et lui, « oui je sais mais j’aimerai bien lui montrer
ça ». Quelques mois plus tard, nous y voilà !!!!! Mon homme est
fou !!!! Mais quand on y croit, on y arrive ;-)
Nous sommes donc là
dans la montée du Bloc, avec nos frontales. Gilbert et moi ouvrant le marche,
le groupe suivant le binôme. Ca parle de tout et de rien. L’ambiance est bonne.
Pascal enfile les marches les unes après les autres. Le rythme est bon, je
m’inquiète qu’il soit parti trop fort mais le bougre, il se connait et il sait
qu’il a une grosse responsabilité sur le dos et ne s’amusera donc pas à faire
n’importe quoi. Un fou censé ?
Matarum pointe déjà son nez. C’est la pause. Tout le monde
se met au chaud. On installe le nid douillet de Tim’ puis lui.
Il a toujours le sourire et profite de ce petit moment de répit. Séb son père est à ses côtés. L’image est belle. Je demande à Pascal en t shirt ce qu’il veut pour se couvrir, lui en nage de l’effort me dit « non c’est bon j’ai pas froid », j’insiste un peu car perso il faisait pas trop chaud, il enlève donc son t shirt trempé pour un manches longues. 45’ de pause, ça grignote ça papote et hop rebelote. On re équipe Timothée, on vérifie qu’il soit bien. Il nous dit ok. On y retourne.
Il a toujours le sourire et profite de ce petit moment de répit. Séb son père est à ses côtés. L’image est belle. Je demande à Pascal en t shirt ce qu’il veut pour se couvrir, lui en nage de l’effort me dit « non c’est bon j’ai pas froid », j’insiste un peu car perso il faisait pas trop chaud, il enlève donc son t shirt trempé pour un manches longues. 45’ de pause, ça grignote ça papote et hop rebelote. On re équipe Timothée, on vérifie qu’il soit bien. Il nous dit ok. On y retourne.
Dehors, le temps s’est légèrement gâté. Une farine comme on
dit ici. Aux avants, je préviens Pascal de la suite du terrain même s’il
connait bien les lieux « attention gros passage de marches »
« attention ça glisse » « attention la tête de Timothée »
« passage serré » « tu vas pouvoir récupérer, faux plat »
«et bien sûr les « Allez cœur » « c’est super »
« accroches toi » « souffles bien » et les « Ca va
Timothée ? » « t’as pas froid ?» « tout est ok ?»
« Tu nous le dit si y’a un truc qui va pas ».
La bonne humeur continue de nous accompagner et le ballet
de frontales continuent son ascension, trop beau. Sans oublier les différentes
vues de Cilaos by night. La classe.
Le temps se gâte encore… nous arrivons au gîte. Les
consignes avaient été données au départ. Etre le plus discret possible pour ne
pas déranger les personnes dormant au gîte. Consignes suivies. Merci les gars.
De nouveau, le « lit » de Timothée est prêt : tapis de sol et
sac de couchage sur la table. On le sort, on l’installe. Son père est toujours
aux petits soins.
Une nouvelle pause de 45’ sauf que cette fois, ce fut
beaucoup plus calme ! Si ce n’est le concert de ronflements !!! Thibaut étire et masse Pascal. Puis tout le
monde se pose les yeux fermés. Ding dong, on se réveille. Je chuchote doucement
aux oreilles de Pascal qu’il faut y retourner si on veut voir le soleil se
lever au sommet. Dehors la météo est loin d’être au beau fixe. Je demande à
Pascal d’enfiler un long pour le bas et de s’armer également en haut. Il craint
d’avoir chaud rapidement car une fois Timothée sur le dos, ce ne sera pas au
milieu du vent, de la fine pluie et du froid qu’on le posera pour enlever une
couche !!!
Une fois équipé, comme toujours il prend le soin de vérifier
que du côté de Timothée l’équipement est également là. Lui ne bougeant pas, il
faut absolument qu’il soit au chaud, que sa position soit confortable etc. Ce sont les conditions à la réussite de ce
pari fou.
Je voie au regard du binôme une sensation de « allez,
c’est la dernière ligne droite, on y va ensemble » Quel courage et hargne
ils ont. L’un comme l’autre, ils m’épatent. Aucun ne s’est plain de quoi que ce
soit jusqu’à présent. Ils y croient. Le but est « bientôt », je ne
les voie pas lâcher pour les derniers mètres d’ascension positive.
Nous repartons pour la « destination finale ». Le
terrain est vraiment plus technique désormais (les connaisseurs pourront vous
confirmer). Pascal tient les pieds de Timothée pour ne pas qu’ils
heurtent les rochers et autres.
En test, on avait bien tenté de les lier aux cuisses de
Pascal mais cela lui faisait rapidement mal aux chevilles donc Pascal avait
fait le choix de les tenir lui-même pour évier les ballotements et donc le
risque de cogner quoi que ce soit.
Lionel et moi ouvrons la marche. Le terrain technique,
l’effort physique, l’altitude, la fatigue, la météo… pour la première fois, je sens que Pascal est
dans le dur. Je ne cesse de le pousser par des mots d’encouragements. Je ne
cesse de tendre l’oreille aux sensations de Timothée qui lui aussi est super
fort de braver tout cela ! Entre la pluie et le vent glacial, il nous dit
qu’ouvrir les yeux lui fait mal… inquiétude… « garde les fermés pour
l’instant et dis nous si c’est mieux ». Et voilà notre Timothée qui
s’assoupit !!!
Pascal continue de gravir la montagne, les choix de passages
ne son pas aisés, le terrain est très accidenté et glissant par portions. Nous
sommes toujours dans la « bouillasse ». Je m’inquiète un peu.
« Quelle météo fera t il en haut ? » « Timothée ne va-t-il
pas attraper froid » Je demande à Lionel si le sommet est encore loin car
je sens que ça devient difficile. Mais lorsque je me retourne d’un côté, je
voie Pascal qui continue d’avancer, de parler de tout et de rien dont tout de
même le fait qu’il sent que son effort est réalisé en altitude, de l’autre, je
voie Séb’ qui veille à la température aux extrémités de Tim’ qui s’est réveillé,
je réalise que tout est ok, leur détermination l’emportera et je me dis c’est
bon on y va. Ils vont le faire ces fous !
Quelques minutes plus tard, nous passons enfin au dessus des
nuages et pouvons observer les étoiles. Yes !!! Une fois arrivé sur la
partie en scories, signe d’arrivée imminente au sommet, Pascal sous euphorie se
met à courir et vite ! Nous avons du mal à suivre ! Cet homme est fou
et Timothée est également tout excité d’être là à courir sur le toit de l’Océan
Indien à 10 ans ½ ! J’observe tout le monde, la joie est là, c’est juste
incroyable.
Pas de répit, l’équipe prépare une nouvelle fois le nid
douillet de Tim’. Bâche, duvet, et tout et tout. On se serre car il caille, on
reprend des forces et nous posons là, le regard au loin où nous apercevons déjà
une belle lueur. Seb enlace son fils.
Plusieurs minutes plus tard, le soleil point le bout de son
nez. On savoure. Pas de mots. On palpe les émotions de Tim’ et son papa. C’est
fort. C’est intense. C’est la vie à l’état pur !
Je suis trop fière de Pascal qui a réalisé cette ascension
pour montrer à Timothée à quoi ressembler un lever du soleil avec son ballet de
couleurs si énergétique. Depuis le temps
qu’il y pensait, c’est fait ! Petit bonheur de la vie. Il n’en faut pas
plus.
Lever de soleil fait, on essaie de récupérer tant bien que
mal des degrés via les rayons… d’autres ont opté pour un café bien chaud !
Oui oui, on avait aussi apporté le réchaud !!!
Puis dans un laps de temps très court, la météo s’est de
nouveau dégradée : vent glacial et fine pluie. Ni une ni deux, on re
équipe Tim’ le plus vite possible et sur le dos de Pascal ils commencent la
redescente. On range tant bien que mal tout le matos avec nos mains grogies par
le froid.
L’aventure n’est pas finie, il faut rester vigilant. On
l’avait prévu avec Pascal, la redescente serait le plus dur, surtout pour ses
quadris !
Finalement, ça a l’air de passer plutôt pas mal même avec
les passages techniques. Il faut toujours qu’il maintienne les pieds ballotant
de Tim’ mais ça a l’air d’aller. Il tient le coup ce fou et Timothée aussi. La
pause au sommet et le jour fait du bien à tout le monde. Et avec ça, plus on descend,
plus le temps s’améliore. On arrive au
gîte. La pause s’impose ! On sort une nouvelle fois Timothée du sac, un
café, un chocolat, un thé suivant chacun. Ca rigole de tous les côtés, quel
plaisir de vivre ça et de partager ce moment entre amis. Timothée est également
en grande forme.
Cette fois, c’est un grand ciel bleu et aucun doute qu’il
nous accompagnera jusqu’au pied du Bloc. La descente se poursuit.
Musculairement, je sens mes cuisses et mollets alors j’imagine pas du côté de
Pascal… mais à chaque fois que j’observe le binôme, les deux sont tout sourires,
ça papote, ça blague, ça chante
(brièvement, merci Timothée d’avoir mis fin à la carrière de chanteur de Pascal
pour nos oreilles).
Pascal en bon accompagnateur en montagne explique à Timothée diverses histoires de volcan et autres qui font que la géographie réunionnaise es ainsi désormais. Nous sommes toujours à l’écoute du binôme car l’air de rien, leurs corps commencent à sentir l’épreuve qu’ils réalisent. A Matarum, la courte pause servira à Timothée et Pascal de bénéficier d’un nième massage de Thibaut.
Pascal en bon accompagnateur en montagne explique à Timothée diverses histoires de volcan et autres qui font que la géographie réunionnaise es ainsi désormais. Nous sommes toujours à l’écoute du binôme car l’air de rien, leurs corps commencent à sentir l’épreuve qu’ils réalisent. A Matarum, la courte pause servira à Timothée et Pascal de bénéficier d’un nième massage de Thibaut.
Zou dernière ligne droite. Les zigs zags sentent bon, nous
avons désormais vu sur Cilaos by day !
Au pied du Bloc, la famille de Timothée et quelques amis
nous attendent.
On sort Timothée du sac, l’équipe profite d’une ravine pour
se laver, la troupe se ravitaille, relate l’aventure, se remémore déjà des
passages précis… Fous rires et sourires
sont présents.
Joie de vivre.
Ca y est, c’est fait pour de bon.
Un aller retour au sommet
du Piton des Neiges de Pascal et Timothée sur son dos !
Respect les gars !
2 commentaires:
Magnifique !
Beaucoup de respect pour: cette aventure, ce courage , cette force portée par l'amour pour l'autre et bien-sûr pour Pascal Blanc et toute l'équipe ! Bravo à Timothée !
L'homme est aussi capable du merveilleux et c'est bon de le voir..
Ingrid
Respect Pascal ! Je suppose que cet enfant est malade et vous lui avez offert un cadeau extraordinaire.
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